Paratyphose ( Vaccination ?)
Paratyphose ( Vaccination ?)
Dr Zsolt Talaber
Trad. M.Maindrelle
Suggérez-vous de vacciner contre la paratyphose? Dans l'élevage de pigeons, c’est peut-être la paratyphose qu’il est la plus difficile à prévenir. Cela s'explique par un certain nombre de raisons, chacune renforçant les autres. L'un d'entre elle se trouve dans le sport colombophile. À l'occasion des concours et des expositions, les pigeons entrent souvent en contact les uns avec les autres, donnant et recevant les divers agents pathogènes. Comme dans de telles occasions, le corps est soumis à un stress, il est facile pour l'agent pathogène de s'y installer.
L'autre raison est qu'il existe un certain nombre de variantes de la bactérie salmonella qui provoque la paratyphose, et parmi ces variantes des milliers de sous-types. Parmi celles-ci, beaucoup sont capables de provoquer des maladies chez les pigeons. Leur structure antigénique varie et donc, même si notre colonie est protégée contre l’une d’elle, elle sera peut être moins protégée contre une autre.
La troisième raison est que les salmonelles sont capables de se cacher dans le corps. Cela peut signifier que les bactéries sont portées pendant des mois ou des années sans produire de symptômes, parfois accompagnés par une libération de bactéries. Ainsi, dans n'importe quelle colonie, la paratyphoïde peut éclater sans y être introduite.
Pour toutes ces raisons, il est presque impossible de rendre des colonies de pigeons voyageurs exemptes de salmonelles sans protection active prolongée. Ceci ne peut être réalisé qu'avec des vaccinations. La réponse à la question est donc oui: une vaccination systématique contre la paratyphose est recommandée. Particulièrement dans le cas des colonies dont les membres participent à des courses ou à des expos, ou dans lesquelles l'introduction de sujets étrangers est courante. Cela pose immédiatement la question de savoir comment concilier l'effet de la vaccination avec le deuxième facteur mentionné, celui de la variance de la structure antigénique des différents types de salmonelles. Car cette variance en antigènes soulève la question même de l'efficacité de la vaccination: un vaccin ne peut «introduire» le pigeon qu'à une ou à une poignée de variantes de la salmonelle. Si c'est une variante différente qui attaque, la vaccination n'aura-t-elle aucun effet?
Heureusement ce n'est pas le cas.
Premièrement, les vaccins contiennent les variantes les plus courantes. La loi des grands nombres signifie qu'il y a de fortes chances pour que notre colonie soit protégée. De plus, les antigènes des différentes variétés sont liés les uns aux autres, ce qui procure une protection croisée considérable.
Deuxièmement, nous pouvons choisir le moment de la vaccination, ce qui est un très gros avantage. Car si l'infection atteint une colonie affaiblie et soumise à un stress (et c'est généralement le cas), de nombreux spécimens ne développeront pas de réponse immunitaire adéquate et c'est autant de pigeons qui deviendront des vecteurs de bactéries. En revanche, si nous préparons nos pigeons à la vaccination et que nous l'utilisons dans des conditions appropriées (état sans stress, climat équilibré, stimulants immunitaires), la réponse immunitaire des individus et de la colonie dans son ensemble sera meilleure et plus efficace. Plus sains que si une infection est introduite.
Troisièmement, nous devrions vacciner l’ensemble des pigeons en une fois.
Toutes ces mesures nous permettent de lutter contre la salmonellose: si nous réussissons à amener nos pigeons à un état d'immunité élevé et à mettre un terme aux porteurs sains de bactéries, nous pouvons également empêcher la transmission de la maladie au sein de la colonie. Et cela nous permettra d’aborder sans aucune crainte les mois à venir. De nombreuses années d’expérience montrent qu’il y a beaucoup moins de problèmes tout au long de l'année dans les colonies vaccinées, et donc aussi pendant la saison deq courses. Le coût des médicaments pour les colombiers non vaccinés est beaucoup plus élevé que pour ceux qui sont vaccinés, et des doses régulières d'antibiotiques, grevées de lourds effets secondaires, ne servent qu'à attiser les flammes, au lieu d'offrir une protection durable.
Ces colonies non vaccinées ont des performances en course inférieures à leur potentiel génétique, un grand nombre de leurs sujets doivent être rejetés et leurs statistiques de reproduction sont également médiocres.
Naturellement, tout cela nécessite un vaccin approprié. Un vaccin qui a un bon effet préventif, qui peut être utilisé en toute sécurité et, surtout, qui est abordable.
Malheureusement, il existe encore de nombreux pays où de tels vaccins ne sont pas disponibles.