L'Histoire de Huyskens van Riel (1)
L'histoire de Huyskens van Riel (1)
Ad Schaerlaeckens
Trad M.Maindrelle
L'Union d'Anvers se réjouit que tout le monde la surnomme la «Grande Ecole» du sport colombophile international. Les amateurs dans l'Union n'en font pas grand cas. Après tout, qui ne verrait pas d'inconvénient à ce que les gens pensent que la région dans laquelle ils jouent a la concurrence la meilleure et la plus difficile? Que la presse dans la province d'Anvers, avec un grand zèle, utilise et crie bruyamment, nous sommes le «Grande Ecole» n'est pas surprenant.
Certains ont l'esprit commercial et ont un intérêt certain à maintenir la renommée des pigeons d'Anvers dans leurs reportages. Mais, tous ne sont pas d'accord avec l'Union, pas même en Belgique. Les colombophiles de Lier et des environs pensent qu'ils sont les meilleurs. Ceux de Turnhout, de Vlaander, Limburg, etc., pensent la même chose.
Les joueurs de l'Union d'Anvers ne pourront jamais prouver qu'ils ont les meilleurs pigeons, D'autres, bien sûr, ne peuvent pas non plus confirmer le contraire. Piet de Weerd a affirmé il y a longtemps dans son livre "Suizende Vleugels", qu'il est discutable que la "Grande Ecole" soit synonyme de concurrence intense. "Ils jouent trop peu de pigeons", écrivit-il en ... 1954!
LES FAITS
Cependant, ce que l'on ne peut pas nier, est qu'Anvers a produit durant son histoire de nombreux noms qui resteront éternels dans le sport colombophile. Pendant des décennies des concours ont été organisés par l '"Union Anvers", comme des rendez-vous où des As, avec des réputations internationales, ont croisé le fer.
Des noms tels que Bremdonckx, Mariën, Havenith, Frères. de Scheemaecker, Louis Vermeyen, Havermaet, Jef Hermans, Corneel Horemans, Frères Marissen et plus récemment Gustje Ducheyne, van Rhijn Kloeck et Renè Somers resteront longtemps dans les mémoires.
Tous rayonnaient de célébrité, l'un aussi brillamment que l'autre à cette époque et encore maintenant. Mais la plus grande star de tous, et même les critiques les plus durs sont d'accord sur ce fait, était le partenariat de Huyskens van Riel. Les nouvelles de leurs performances directement après la seconde guerre mondiale ont abasourdi le monde colombophile voyageant bien au-delà des frontières.
Le tandem Huyskens van riel
AU COMMENCEMENT
L'association a été formée en 1945, à l'époque où les «trois H» (Haddock, Hermans et Hamilton) étaient les noms les plus évoqués dans le monde des pigeons et étaient considérés comme les numéros un. Mais, bientôt leur règne pris fin avec l'arrivée de Huyskens van Riel. Parce que, que ce soit sur Saint-Quentin (à peine 200 km) ou sur Barcelone (1 000 km), il n'y avait aucun moyen de rivaliser avec leurs pigeons souvent écaillé foncé.
-Six pigeons envoyés à Tours et (Provincial), remportant 5 positions dans les 10 premiers contre plusieurs milliers de pigeons. En 1949, cela n'a surpris personne.
- Trente-trois envoyés à Cormeilles et remportant 32 prix? Cela ne pouvait être que Huyskens van Riel.
- Ils ont remporté les quatre premiers prix sur le Provincial d' Orléans. La "première fois dans l'histoire" ont-ils écrit à l'époque.
- Leur résultat le plus mémorable fut sans doute celui de Libourne. Un "temps de pigeon" était prévu et le tandem avait engagé 14 pigeons. Ces 14 sujets, ont remporté sur le provincial, contre 2 000 pigeons: 1, 2, 3, 5, 6, 9 et tous les 14 étaient dans le résultat. Au national, leur septième pigeon était classé 25e! De Weerd dans son livre mentionné plus tôt a écrit: "les résultats les plus étonnants jamais atteints."
Libourne National 1949
Toute personne ayant une certaine compréhension du sport colombophile sait qu'un survol de près de 100 km et un vent contraire donnent à la concurrence non un très gros avantage. Au cours de ces années, les amateurs se demandaient comment ils se seraient comportés s'ils avaient vécu près de la frontière française en jouant leurs pigeons all-round. Bien que nous rencontrions encore le nom Huyskens van Riel dans des publicités et les reportages, particulièrement en Amérique, il devrait être clair que c'est d'abord leur mémoire qui continue de vivre.
Jef van Riel est décédé. Son fils Georges a pris le relais. Mais pas avec la vieille souche pure bien sûr. Ils l'ont seulement à l'étranger, disent-ils!
Jef van Riel est né en 1899. À l'âge de 22 ans, son père s'est lancé dans le sport colombophile. A cette époque, le sport colombophile qui était un passe-temps, un moyen d'occuper son temps libre, explose. C'était devenu une grande mode. Jef était devenu fasciné par ce passe-temps grâce à son père et était son plus fervent partisan. Peu de gens auraient soupçonné que le nom de van Riel, par le biais de son fils, deviendrait une légende.
LES DEBUTS EN VITESSE
Après son mariage, Jef a joué seul. Comme d'habitude à cette époque, il jouait seulement la Vitesse. En ces temps, le concours de "pure vitesse" était celui de Quievrain, à peine 100 kilomètres. Exceptionnellement certaines courses fortuites sur Saint-Quentin et sur Noyon, d'environ 200 km, ont été jouées. En fait, ce n'était pas si étrange. En ces jours, à peu près tout le monde près de "den Donk" qui signifie Ekeren Donk qui se trouvait près d'Anvers, qui avait des pigeons jouait le jeu de"vitesse".
Déjà en 1933, à peine âgé de 34 ans, van Riel était connu comme LE «vitessier» de la région. Ce qui était moins connu alors, est qu'il avait une arme secrète: "la méthode du veuvage"! Il était l'un des rares qui prenait le temps de lire les articles colombophiles. Dans le "Groen Boekske" il avait lu une méthode utilisée dans la région de Liège. Un système si différent et avec des résultats si fantastiques que van Riel voulu l'essayer. Le résultat fut à couper le souffle, et il est entendu qu'il était aussi silencieux qu'une tombe, lorsqu'on lui demandait ce qu'il faisait avec ses pigeons. A l'époque les pigeons étaient élevés dans le grenier de la maison et devaient entrer par une petite porte coulissante. C'était habituel à ce moment, l'entrée devait être aussi petite que possible, ce qui était mieux pour attraper les pigeons. Mais, Van Riel jouait le veuvage, et il avait lu que des grandes fenêtres étaient meilleures et que l'on pouvait gagner du temps. Personne ne pouvait croire leurs yeux quand une partie du toit a été enlevée.
Une grande fenêtre fut installée, mais les pigeons refusaient de voler à travers le trou béant. Jef s'est fâché, et la grande fenêtre fut verrouillée. "Jef a verrouillé son stand" ont ils ri à Ekeren. Ils ne riraient pas longtemps. Après un moment, il essaya cette grande fenêtre une fois de plus. Cette fois, les pigeons y étaient habitués et en peu de temps, van Riel jouait au chat et à la souris avec la concurrence. Jusqu'à ce que ses résultats deviennent si forts que les directeurs de clubs lui demandèrent poliment d'aller voir ailleurs en l'obligeant à se rendre au club voisin de Mariaburg. Mais là, le plaisir fut aussi de courte durée. Après avoir regardé le nouveau membre de "Donk", ils l'ont remercié profondément pour les leçons qu'il leur avait données et lui ont demandé d'aller de l'avant. Ils voulaient faire du sport de pigeon un sport amusant, et avec van Riel dominant outrageusement , le plaisir n'était plus le même.
Avec tant de limitations et d'exclusions, il n'avait d'autre choix que de passer au demi-fond et de se mesurer aux "grands patrons aux gros cous de l'Union". Donc "au-delà de la frontière" ce sera le cas. Quiconque pensait que sur le demi fond il rencontrerait son malheur avec ses pigeons «vitesse», serait très déçu. Les «gros canons» de l'Union à cette époque, à quelques exceptions près, n'ont pas réussi à retenir le nouveau venu, van Riel. Cela se passe vers 1937, et maintenant les courses de demi-fond à Anvers étaient dominées par cinq colombophiles
Les arrivées de concours chez Huyskens van Riel
ENVIE
Mais, finalement, ils ne purent plus le supporter. Et ils gémissaient «van Riel aurait dû continuer à jouer la vitesse», «doit il à présent mettre un terme au plaisir des amateurs au sein de l'Union?» Jeff était tellement déçu par l'opposition qu'il rencontrait à chaque fois, surtout du côté administratif, et sans trop réfléchir il décida d'y mettre fin et e débarrassa de tous ses pigeons. Soixante furent vendus à De Scheemaecker, le reste donné à son ami Frans Huyskens. Cela s'avérerait être un cadeau avec une signification historique. Parmi les pigeons vendus à de Scheemaecker, il y avait le "Rossenband" de 1930. François, alors âgé de 14 ans, se souvient comme si c'était hier, des larmes dans les yeux de son père. C'est alors qu'il savait que son père ne pourrait pas vivre sans pigeons. Surtout le "Rossenband" avait une place spéciale dans son cœur. C'était un pigeon qui était très connu dans une large zone environnante. Il était grand, de couleur noire, avec une aile brune et avait des yeux «marrons» sur une tête robuste. Dimanche après dimanche, il aurait gagné le premier prix, mais pour un problème. Le "Rossenband" était connu, même par les plus jeunes garçons du village, comme un traînard pour se faire constater. Il faisait de grands cercles, parfois pendant quelques minutes avant l'arrivée des autres pigeons de la compétition et finalement il rentrait quand les autres pigeons qu'il avait surclassés étaient finalement rentrés dans leurs colombiers. Pendant cinq ans, il n'avait volé que sur Quievrain. Plus vieux, il vola le demi fond à l'Union puis fût transféré chez De Scheemaecker
( à suivre )